À force de vouloir que nos enfants suivent notre rythme de vie, on oublie souvent de leur laisser le temps de simplement vivre.
Rony Pot, thérapeute de couple et psychologue du réseau Coopleo.
Dans un monde où le rythme effréné dicte souvent nos journées, le slow parenting invite à ralentir le rythme et à repenser la vie de famille. Né aux États-Unis dans la mouvance slow life, ce mouvement propose une parentalité plus lente et plus consciente, afin de replacer les temps de qualité au cœur des relations parents-enfants.
Le slow parenting, réponse au rythme effréné de la vie moderne
Le slow parenting s’inscrit dans la mouvance slow, née de l’autre côté de l’Atlantique, qui prône un mode de vie moins stressant, moins axé sur la surconsommation et la fast fashion.
Sous l’impulsion de Bernadette Noll, mère de famille, et Carrie Contey, psychologue, l’association Slow Family Living a été fondée en 2004 pour promouvoir cette approche d’éducation bienveillante et libérer les familles de la course contre la montre.
Selon Malvina Girard, spécialiste en thérapie familiale et autrice du livre Le Slow Parenting :
Le but est d’aider les parents à se recentrer, se recentrer sur leur relation avec leurs enfants et prendre le temps de vivre pleinement chaque instant.
Les caractéristiques du slow parenting
Le slow parenting repose sur des pratiques simples mais efficaces :
👉🏼 Respecter le rythme naturel de l’enfant : Plutôt que de surcharger leur emploi du temps, il s’agit de laisser les enfants évoluer à leur rythme, sans pression excessive, par exemple, pour obtenir des bons résultats scolaires.
Carl Honoré, journaliste canadien, souligne cette différence de rythme au sein de sa vie de famille :
Ce qui devait être le moment le plus relaxant, le plus intime, le plus tendre du jour, quand un père s’assoit pour lire une histoire à son fils, est devenu une sorte de bataille, un clash entre ma rapidité et sa lenteur.
👉🏼 Réduire les activités extrascolaires : Donner aux enfants du temps libre pour explorer leurs intérêts, développer leur créativité et apprendre à prendre des initiatives.
👉🏼 Limiter les écrans : Privilégier les moments de connexion et de partage familial, qu’il s’agisse de jeux de société, de lecture ou de discussions autour du dîner. Carl Honoré ajoute :
À la fin de la journée, je rentre dans la chambre de mon fils, je ne prends pas mon téléphone, je déconnecte mon ordinateur… et je ralentis, je me mets à son rythme et on lit.
👉🏼 Valoriser l’ennui : Reconnaître que l’ennui est un moteur de créativité permet aux enfants de mieux vivre le quotidien. L’enfant apprend à écouter les messages de son corps et découvre ses propres ressources.
👉🏼 Reconnecter avec la nature : Sortir pour marcher, observer et se déconnecter du rythme effréné, favorisent la sérénité et la confiance en soi.
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Les bénéfices du slow parenting pour la vie de famille
Adopter le slow parenting permet de réduire le mal-être, que les professionnels de la santé familiale observent de manière récurrente chez les enfants et qui peut se traduire par :
⚠️ de l’anxiété
⚠️ des crises de panique
⚠️ une boule au ventre
⚠️ une augmentation du rythme cardiaque
⚠️ une fatigue accrue
⚠️ une charge mentale trop lourde pour de jeunes enfants
⚠️ de l’irritabilité, colère
⚠️ des problèmes de sommeil
⚠️ de la baisse des résultats scolaires
⚠️ de l’isolement
⚠️ des difficultés de concentration
⚠️ du désintérêt pour les activités
⚠️ des comportements opposants
⚠️ des inquiétudes fréquentes
⚠️ de la tristesse
Les bienfaits du slow parenting incluent :
✅ Apprendre à se connaître et à gérer ses émotions : En laissant les enfants explorer et se tromper, on les aide à forger leur personnalité et gérer leurs émotions.
✅ Renforcer la relation parent-enfant : Les moments de qualité, même courts, permettent de mieux se connaître, créer des souvenirs durables et transmettre des valeurs du bien-vivre ensemble.
✅ Développer l’autonomie et la créativité : Les enfants ne savent plus prendre d’initiative si tout leur est imposé. Ces compétences seront précieuses dans leur vie d’adulte.
✅ Réduire le stress et la pression : Les familles se dégagent de la surcharge d’activités, favorisant un quotidien plus serein.
Se faire aider pour ralentir
Mettre en place le slow parenting n’est pas toujours évident. Les parents habitués à un rythme effréné ou à des obligations constantes peuvent se sentir dépassés. Dans ce cas, il peut être utile de se tourner vers un conseiller conjugal ou un thérapeute de couple.
Rony Pot, psychologue à Toulouse, ajoute :
Notre mode de vie actuel est stressant. Sans nous en rendre compte, cela peut déborder sur notre vie de famille et nous rendre moins disponible pour nos enfants. Des tensions peuvent alors apparaître. Consulter un professionnel peut aider à développer sa flexibilité et aborder les situations avec un autre regard.
Consulter un professionnel, c’est prendre du recul pour observer sa vie autrement. Cela permet de ralentir, de mieux comprendre le fonctionnement de sa famille et de repérer ce qui pourrait améliorer le quotidien.
Adopter le slow parenting, c’est choisir de réapprendre à vivre, offrir à ses enfants des occasions de mieux se connaître, leur laisser prendre des initiatives, de développer leur créativité et ainsi gagner en confiance en soi. C’est aussi pour les parents l’occasion de recentrer leur quotidien sur ce qui compte vraiment.
