Plus d’un Français sur trois rencontre des troubles du sommeil, et 87 % d’entre eux se réveillent au moins une fois par nuit (sondage Ifop, 2023).
Aborder l’idée que certains couples préfèrent faire chambre séparée suscite souvent surprise, voire réticence, surtout dans une société où dormir à deux dans une même chambre reste le symbole fort du couple. Pourtant, l’idée de dormir séparément, parfois appelée « divorce du sommeil » ou « sleep divorce », gagne du terrain.
Chez les couples qui décident de faire chambre à part, ce choix n’est pas forcément le signe d’une crise de couple ou d’une séparation imminente. Au contraire, il peut être vu comme une solution valable pour mieux dormir et préserver la qualité de la relation.
La thérapeute de couple Camille Rochet et la sexologue Cécilia Commo ajoutent :
Le fait de faire chambre à part permet à chaque membre du couple de retrouver un espace personnel nécessaire au bien-être.
Faire chambre à part, une réponse pragmatique aux troubles du sommeil
Le sommeil est un pilier fondamental pour la santé physique et mentale. Pourtant, dormir ensemble n’est pas toujours synonyme de nuits paisibles. Les ronflements, la bougeotte, la lumière, ou encore les différences d’horaires de sommeil pèsent lourdement sur la qualité du repos. Chez certains couples, le fait de dormir ensemble peut même entraîner insomnie ou fatigue chronique.
Claire, 38 ans, témoigne :
On a commencé à faire chambre à part parce que je ne supportais plus ses ronflements, mais ça ne nous a pas éloignés, au contraire, on discute plus quand on se retrouve le matin.
Ces nuisances perturbent souvent la deuxième phase d’endormissement, celle qui est légère et sensible à tout stimulus, compromettant ainsi l’accès au sommeil profond indispensable à la récupération.
Les bienfaits de dormir séparément
Privilégier le sommeil seul dans une chambre calme, fraîche et sombre (de préférence) favorise un meilleur sommeil.
👉🏻 Réduction de la fatigue chronique
👉🏻 Diminution de l’irritabilité
👉🏻 Apaisement des tensions conjugales liées au manque de sommeil
👉🏻 Aménagement d’un espace personnel au sein de la maison qui contribue à une meilleure humeur
Julien, 42 ans, confirme :
Au début, j’avais peur que ça soit la fin, mais dormir séparément nous a vraiment aidés à mieux récupérer et ça nous a même rapprochés.
Les études montrent que le sommeil fragmenté accroît le stress et exacerbe les conflits.
😴 Ainsi, la démarche du « sleep divorce » n’est pas synonyme de rupture, mais d’une adaptation saine aux besoins individuels chez certains couples.
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Intimité et sleep divorce : compatible ?
Dormir séparément, est-ce la fin de l’intimité ?
Une des principales craintes qui entoure l’idée de faire lit à part réside dans la peur de perdre la proximité affective et sexuelle.
Selon le sociologue Jean-Claude Kaufmann :
La chambre à part, dans l’imaginaire collectif, est un indicateur de prise de distance.
Pourtant, les spécialistes insistent sur le fait que le lit conjugal ne constitue qu’un des lieux de l’intimité, entre autres.
Sophie, 35 ans, résume bien cette nuance :
Faire chambre à part, ce n’est pas un aveu d’échec, c’est juste une façon de respecter le rythme de chacun. On se retrouve quand on veut, pas par contrainte.
Les couples peuvent créer de nouveaux rituels – moments de partage, gestes tendres, échanges au réveil – qui nourrissent l’érotisme et la connexion émotionnelle.
Planifier des moments de complicité avant de dormir ou au réveil permet de renforcer le lien entre les deux partenaires.
Émilie Franchon, conseillère conjugale et familiale et sexothérapeute du réseau Coopleo ajoute :
Dormir séparément peut permettre aux couples de retrouver une créativité, une séduction en proposant des rendez-vous intimes chez l’un ou l’autre, une sorte de rendez-vous coquins.
Trouver un équilibre personnalisé
Avant d’adopter la séparation nocturne, certaines adaptations peuvent être envisagées : installer des couettes individuelles pour éviter le vol de couverture, opter pour un matelas à ressorts ensachés qui limite les perturbations, décaler les horaires de coucher, ou alterner quelques nuits par semaine entre dormir ensemble et dormir chacun de leur côté selon les besoins.
Pauline, 30 ans, témoigne :
Parfois, on partage le même lit, parfois on dort séparés selon nos besoins. Ce qui compte, c’est qu’on communique et qu’on reste connectés.
La clé réside dans une communication ouverte pour définir ensemble des règles qui respectent les besoins et les désirs de chacun, dans le respect mutuel.
Mais est-ce si simple de prendre une décision éclairée ? Non !
L’aide professionnelle peut alors être précieuse : un thérapeute de couple ou un conseiller conjugal offre un regard neutre, aide à clarifier les besoins de chacun et accompagne vers une décision adaptée, respectueuse et réfléchie.
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Faire chambre à part : signe de crise ou solution adaptée ?
Le choix de dormir séparément ne signifie pas une rupture imminente ou le début de la fin. Il peut traduire un besoin ponctuel d’améliorer le sommeil sans pour autant indiquer une crise grave. Toutefois, il convient de rester vigilant : si cette volonté de faire chambre à part s’accompagne d’une baisse de communication, d’une désaffection affective ou d’une montée des conflits, cela peut indiquer une difficulté plus profonde. Dans ce cas, le fait de dormir chacun dans une chambre doit être reconsidéré.
⁉️ Faut-il faire chambre à part ?
Il n’existe pas de réponse universelle. Chaque membre du couple doit réfléchir ensemble à la meilleure organisation pour préserver la qualité de la vie conjugale et du bien-être individuel. La décision doit émerger d’un accord commun, avec une bonne connaissance des bénéfices et des risques. Pour discerner ce qui convient à leur situation, l’appui d’un psychologue clinicien, psychothérapeute ou conseiller conjugal peut s’avérer précieux.
Faire chambre à part peut constituer une solution temporaire ou durable, mais il n’exclut pas la nécessité d’un accompagnement. Pour évaluer si cette solution s’inscrit dans une dynamique saine ou si elle masque d’autres enjeux, il est judicieux de solliciter un professionnel qualifié.
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Car, comme le souligne Claire :
On ne peut pas tout régler tout seul. Parler avec quelqu’un d’extérieur, neutre, ça aide à y voir plus clair.
En définitive, faire chambre à part ne doit pas apparaître comme un tabou, mais comme une option parmi d’autres pour prévenir les tensions et préserver la santé du couple et la qualité du lien. Choisir de dormir séparément peut s’inscrire dans une stratégie positive, à condition de rester attentif au dialogue, à la connexion, et de faire appel au soutien adapté si nécessaire.
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