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- Sexualité dans le couple
Le plaisir féminin serait-il « terra incognita » en ce début de siècle ?
On serait tenté de le croire si l’on s’en tient aux résultats d’une étude de l’institut de santé publique réalisée en Angleterre ces dernières années. Selon elle, 49 % des femmes âgées de 25 à 34 ans affirment ne pas avoir une vie sexuelle satisfaisante. À cela, s’ajoute un taux de 42 % de femmes, tous âges confondus, globalement insatisfaites. Objet de questionnement, mais surtout de revendication, le plaisir sexuel reste donc à conquérir pour les femmes. Cet article tente d’en percer quelques secrets.
Où en sont les femmes avec le plaisir sexuel ?
En préambule, il n’est pas inutile de rappeler que le désir féminin était, il n’y pas si longtemps que cela dans notre histoire, totalement ignoré.
Il n’est pas difficile de comprendre qu’aujourd’hui, les femmes gardent trace dans leur inconscient de siècles d’interdit. Beaucoup ignorent encore trop souvent l’existence du plaisir féminin et celle de toutes les parties de leur corps qui permettent de le décupler.
La quête du plaisir
Heureusement, la recherche et le travail de grands professionnels font évoluer les choses afin d’autoriser les femmes à vivre leur sexualité. Elles sont ainsi aujourd’hui en droit de prétendre au plaisir et à l’orgasme et ne se gênent plus pour le revendiquer vis-à-vis de leur partenaire.
À l’égal de l’homme, elles savent, désormais, qu’une sexualité épanouie est bénéfique à leur santé et à leur moral. Songez que lors d’un orgasme, une dizaine d’hormones et de neurotransmetteurs se libèrent et se mettent en place dans le corps d’une femme. Une activité sexuelle régulière régule donc le stress et apporte tonus et joie de vivre.
La découverte du plaisir féminin
Outre les atavismes, une véritable ignorance de leur corps et d’un plaisir féminin qui leur est propre bloque encore trop de femmes. La découverte du plaisir féminin peut venir de différentes manières.
Du plaisir féminin à l'orgasme féminin
Jadis presque maudit, le plaisir au féminin préoccupe donc les femmes, mais aussi les hommes aujourd’hui. On retrouve, en consultation de sexologie, des femmes qui se plaignent d’un manque de libido et voudraient retrouver de la motivation pour faire l’amour. D’autres peuvent venir, car elles n’ont jamais eu d’orgasme vaginal avec leur conjoint, même après de longues années de vie sexuelle. D’autres encore viennent en couple à la recherche d’une jouissance physique conjointe avec le partenaire. De toute évidence, le plaisir féminin cache encore ses secrets : essayons de comprendre pourquoi.
Découvrir son corps et les zones érogènes pour son propre plaisir
Connaître son corps et savoir repérer chez soi les signes d’une excitation représente la base pour prendre en main son plaisir. Ces signes sont différents chez chaque femme, certaines ressentant une forme de chaleur dans le bas du ventre, la sensation d’être humide, une accélération cardiaque… Il importe de repérer ces signes pour ne pas brider son excitation.
Chez les hommes, le plaisir est centré sur le pénis ; le plaisir de la femme, lui, est diffus et se répartit sur tout son corps. Chaque femme doit connaître ainsi ses zones érogènes qu’elle peut demander à son partenaire de stimuler lors de la relation sexuelle. Conjointement à la pénétration ou à la caresse du clitoris, un simple baiser ou la caresse du cou ou de la poitrine peuvent suffire à avoir un orgasme. Il n’y a pas de règle ni de recette miracle, chaque femme est unique et doit savoir ce qui marche pour elle pour atteindre le septième ciel. De nombreux sexologues mettent en avant la qualité de la relation avec le partenaire comme point de départ pour arriver à l’orgasme vaginal et clitoridien pendant les rapports sexuels.
Apprendre à prendre son temps
On le sait, mais on a trop tendance à l’oublier : il existe un décalage physiologique entre le plaisir masculin et le plaisir féminin. Les sensations de plaisir sont diverses. La montée du plaisir est souvent plus rapide chez l’homme, qui doit apprendre à la temporiser, tandis que chez la femme, le plaisir s’apparente davantage à une lente progression débouchant parfois – mais pas systématiquement – sur le plaisir ultime : l’ orgasme.
Ce sont d’ailleurs les montées de plaisir les plus progressives qui sont susceptibles de procurer un plaisir intense.
Une femme ne devrait donc jamais sacrifier son propre plaisir à celui de son partenaire en cédant trop vite à une pénétration vaginale quand son corps n’y est pas prêt. La lubrification vaginale n’est que l’un des premiers signes, mais il n’est pas suffisant, la femme devant attendre encore que son vagin s’allonge et se réchauffe. Les préliminaires comme les jeux érotiques, la masturbation par le conjoint, le cunnilingus, les caresses sur les parties du corps servent de stimulation pour faire monter la pression avant une pénétration.
Stop à la dictature de l'orgasme selon le sexologue Philippe Brenot
De tabou et déshonorant, le plaisir sexuel féminin est devenu aujourd’hui un objet très convoité. Pour les femmes, certes, mais aussi beaucoup pour les hommes. Parmi eux, nombreux sont ceux, en effet, pour qui le fait de faire jouir sa partenaire est un peu comme le Graal qui les consacre comme de bons amants. On retombe là sur une vision très masculine de la sexualité, où l’on considère le plaisir donné à la femme, non comme un don gratuit, mais comme la marque et le symbole d’une virilité ultime.
À cet égard, un sexologue comme le docteur Philippe Brenot, parle d’une dictature de l’orgasme, qui devient un véritable non-sens pour le plaisir féminin. Quoi de plus ridicule, en effet, que de se sentir obligée de jouir pour calmer les angoisses de son partenaire ? C’est aussi, on s’en doute, le plus sûr moyen de ne jamais y arriver, tant la pression que l’on se met va détourner de ses sensations et de son propre plaisir.
Le mythe de l’orgasme vaginal que nombre d’hommes veulent absolument faire atteindre à leur partenaire relèverait aussi de ce type de fausse croyance. Plus difficile d’accès que l’orgasme clitoridien, certaines femmes ne le connaissent jamais. Quant au fameux point g, ce point situé à environ 4 centimètres de l’entrée du vagin qui déclencherait un orgasme par stimulation, toutes les femmes n’en seraient pas dotées. En fait, à force de faire de l’orgasme un véritable trophée, les hommes oublient l’essentiel en matière de sexualité. Ils négligent la compréhension de ce qui donne envie de faire l’amour à leur partenaire et de ce qui peut lui procurer du plaisir. Or, ce n’est que lorsque l’on est capable de communiquer sur ces sujets au sein du couple qu’il est possible d’atteindre une harmonie.
L'importance du mental dans le désir sexuel
La mécanique du plaisir chez l’homme comme chez la femme commence dans la tête : il faut en avoir envie. Par conséquent, charge mentale et plaisir sexuel font mauvais ménage. Une femme qui sait apprivoiser son plaisir sait mettre de côté les soucis du quotidien pour s’autoriser un moment de détente avec son partenaire. À ce propos, les terminaisons nerveuses qui déclenchent l’orgasme ne fonctionnent que si une femme est inquiète. D’où la nécessité de cultiver les moments d’intimité et de ne pas entretenir de tensions dans son couple avant de faire l’amour.
Être curieuse
Lorsqu’une femme a compris la puissance de la sexualité féminine et les bienfaits qu’elle en retire, elle commence en général à vivre sa sexualité plus intensément. Les magazines et sites internet multiplient les propositions comme les sextoys ou les guides sur les nouvelles pratiques. Une femme qui explore sa sexualité et son plaisir connaît aussi la position qui lui donne le maximum de plaisir en fonction de son anatomie.
L’épanouissement sexuel féminin est souvent source d’une forme de libération, car le plaisir au féminin libère une grande énergie chez une femme. Les besoins sexuels et les fantasmatiques varient toutefois d’une femme à l’autre, toutes n’aspirant pas à devenir multiorgasmiques !
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