Dans notre quête du bonheur, nous multiplions les ressources censées nous aider à atteindre un état de bien-être optimal : méditation, pensées positives, promotion, fréquentations de lieux tendance, cercle amical, pleine conscience… Pourtant, même avec une situation confortable et de bonnes relations sociales, certains peinent à percevoir une paix intérieure durable.
Lara Aknin, professeure de psychologie sociale, apporte un éclairage essentiel :
Lorsque nous vivons des moments très heureux, notre niveau de bonheur grimpe temporairement. Mais avec le temps, nous nous habituons à ces situations et revenons à notre niveau de bien-être habituel.
Pour comprendre les fondements de l’épanouissement et cultiver un bonheur profond, il est nécessaire d’examiner chaque jour nos émotions et d’exprimer notre gratitude, tout en prenant soin de notre mental.
Les recherches en psychologie positive ont révélé que :
- 50% de notre bonheur est déterminé par la génétique
- 10% par les circonstances de vie
- 40% par nos actions quotidiennes
C’est ainsi qu’à travers une réflexion approfondie et l’expérience de nombreuses personnes, trois stratégies majeures ont émergé pour transformer notre rapport au bonheur.
1️⃣ Dépasser l'obsession de l'accumulation financière et matérielle
L’impact de l’argent sur le bonheur est indéniable pour des raisons évidentes : un pouvoir d’achat suffisant permet de satisfaire les besoins fondamentaux (logement, santé, alimentation) et procure une sécurité réduisant stress et anxiété. Il facilite également l’accès aux loisirs, à l’éducation et aux opportunités favorisant l’épanouissement personnel et social.
Une augmentation substantielle des revenus peut effectivement améliorer le bien-être des personnes en situation de précarité, notamment en leur apportant stabilité et prévisibilité,
observe Lara Aknin.
Toutefois, au-delà d’un certain seuil de confort, les données montrent que l’argent supplémentaire n’accroît que marginalement le bonheur.
L’effet positif s’estompe rapidement, remplacé par un désir d’accumulation croissant. Une étude publiée dans le Journal of Personality and Social Psychology confirme ce phénomène : les gagnants de loterie ne manifestent pas plus de satisfaction que les autres, et éprouvent même moins de plaisir dans leurs activités quotidiennes. Plus préoccupant encore, la focalisation excessive sur l’enrichissement risque de compromettre notre équilibre. Accumuler nous pousse constamment en avant , en dehors du présent. Le bonheur ne serait-il pas plutôt de goûter chaque instant comme unique et précieux, que ce soit ce moment en famille dans le salon, avec celui, celle qu’on aime, au bord d’un lac ou de se retrouver après notre journée de travail, et d’être là, tous les deux ?
2️⃣ Diversifier ses activités plutôt que rechercher l'excellence
Si la maîtrise d’une discipline unique peut sembler valorisante, elle risque paradoxalement de limiter notre épanouissement. Les études démontrent qu’une approche diversifiée favorise davantage l’équilibre personnel. Dans le domaine sportif notamment, les chercheurs préconisent un programme varié plutôt qu’une spécialisation intensive : alterner entre plusieurs disciplines comme la boxe, le football, l’escalade et le Pilates au fil de la semaine.
Lara Aknin souligne que :
la régularité et les routines restent essentielles pour la condition physique, mais la diversification des exercices introduit une variabilité enrichissante. Elle prévient l’adaptation monotone, réduisant ainsi les risques d’ennui et d’insatisfaction.
Michael Rucker, expert en sciences comportementales, ajoute une dimension supplémentaire : l’importance de se libérer de la pression de l’excellence. Il recommande de valoriser les moments de satisfaction immédiate, en acceptant sereinement son statut de débutant dans de nouvelles activités. Cette approche permet de rester ancré dans le présent plutôt que de sans cesse reporter sa satisfaction à l’acquisition future d’une expertise.
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3️⃣ Cultiver la désinfluence pour ressentir toutes ses émotions
Dans notre monde actuel, les réseaux sociaux nous forcent à plaire et impactent profondément notre estime de soi. Cette source constante de comparaison nous pousse à découvrir une vie imaginaire où le bonheur a une dimension matérielle excessive. Les thérapeutes observent qu’en voulant être heureux à travers le regard des autres, nous perdons notre capacité à ressentir nos émotions avec empathie et compassion.
Christopher Boyce, auteur et professeur, partage une conviction née de son expérience :
Les gens heureux ne sont pas ceux qui planifient leur avenir dans la crainte et le stress, mais ceux qui choisissent d’être heureux au quotidien.
Dans cet ouvrage sur la vie heureuse, il expose aussi les aspects spirituels du malheur moderne, où la motivation à augmenter le bonheur s’applique uniquement aux facteurs matériels.
La pleine conscience nous invite à nous reposer sur ce qui est plutôt que sur des plans illusoires. Les paroles des êtres humains en fin de vie le confirment : tout au long de leur existence, beaucoup ont lutté contre la dépression en cherchant le plaisir de manière parfois compulsive et désordonnée. Le bonheur aurait pu naître de l’art de vivre simplement. Cette approche globale de la désinfluence permet d’être pleinement présent, libéré des attentes superficielles qui nous maintiennent dans un état de perpétuelle insatisfaction.
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Dur dur de cultiver ces 3 clés du bonheur ?
Si ces trois piliers du bonheur semblent difficiles à mettre en place au sein d’un couple, c’est souvent parce que chaque partenaire arrive avec son propre bagage, ses attentes et sa vision du bonheur. Certains valoriseront davantage l’aspect matériel quand d’autres chercheront l’épanouissement dans la diversité des expériences ou la simplicité. Face à ces différences qui peuvent créer des tensions, consulter un thérapeute conjugal s’avère particulièrement bénéfique.
Un professionnel des relations de couple peut accompagner les partenaires dans l’harmonisation de leurs perspectives du bonheur, les aider à construire une vision commune tout en respectant les besoins individuels de chacun. Cette démarche permet que les conflits deviennent des opportunités pour construire une vie conjugale plus épanouie.
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