Tout le monde a vu la publicité dans le métro parisien : une affiche choc, un slogan provocateur, et voilà Gleeden sous les projecteurs. Une campagne qui fait parler d’elle. Derrière ce site de rencontres extra-conjugales, il y a un business rentable qui capitalise sur une promesse bien particulière : offrir à des personnes mariées ou en couple la possibilité de vivre une rencontre adultère présentée comme une solution au mal-être.
Trompez votre partenaire en toute discrétion : la promesse d’un mieux-être immédiat.
En une phrase, tout est dit. La marque associe l’infidélité à un regain d’énergie, comme si la transgression devenait une forme de thérapie. Gleeden.com ne se contente pas d’être un site de rencontre parmi d’autres : il redéfinit les limites entre liberté et engagement. Un modèle qui séduit, peut-être, mais qui joue avec le feu.
Le site de rencontre Gleeden promeut la désobéissance face à une obligation légale
Gleeden ne parle pas de simples aventures occasionnelles : elle cible les personnes en couple, mariées ou engagées. Or, le droit français pose une exigence forte de fidélité dans le cadre du mariage. L’article 212 du Code civil dispose que :
Les époux se doivent mutuellement respect, fidélité, secours, assistance.
Ce n’est pas une injonction morale ou religieuse : c’est une obligation de droit. Le fait que Gleeden encourage explicitement la transgression de cette disposition montre qu’elle promeut la désobéissance à une norme civile. Cela ne veut pas dire qu’il soit pénalement interdit d’avoir une liaison (l’infidélité n’est plus un délit depuis longtemps), mais dans le cadre d’un mariage, la norme légale demeure.
En ce sens, Gleeden s’affirme comme un espace parallèle, hors-cadre et cela pose question.
Gleeden attaque le marché de la fragilité mentale
Gleeden, ce site de rencontres adultères pensé pour les personnes mariées ou en couple, s’adresse à un public vulnérable. Derrière son apparente légèreté, le message publicitaire vise directement un marché sensible : celui des personnes en dépression, ou fragilisées émotionnellement.
L’étude de Santé Publique nous informe :
En 2021, 12,5% des français auraient vécu un épisode dépressif au cours des 12 derniers mois.
Sous couvert d’aider à sortir d’une dépression, le site dédié aux rencontres extraconjugales vend en réalité une illusion :
Je suis en couple ➡️ je me sens mal ➡️ je trompe mon partenaire ➡️ je vais mieux
Une promesse simpliste, presque thérapeutique, mais profondément trompeuse.
Grâce à son application mobile, à une inscription rapide, à un discours de confidentialité rassurant, Gleeden transforme la détresse affective en opportunité commerciale. En prétendant offrir un mieux-être en toute discrétion, le site flirte avec une zone trouble : celle où la souffrance devient un marché.
Gleeden pense d’abord à ses actionnaires
Si Gleeden s’adresse avant tout aux adultes, ses pubs dans le métro touchent un public bien plus large. Des enfants, des adolescents, des conjoints les voient chaque jour. Et inévitablement, une question traverse l’esprit des jeunes :
Est-ce que mon père est inscrit ? Est-ce que ma mère a trompé mon père ?
Le simple fait que le site Gleeden, premier site de rencontres extra-conjugales, soit devenu un nom connu de tous, suffit à semer le doute. Ce doute, qu’il soit fondé ou non, fragilise déjà l’équilibre familial.
Un enfant qui pensait ses parents heureux peut soudain se demander s’il ne se trompait pas. Un adolescent ou un jeune adulte dont le père traverse un burn-out ou une dépression s’interroge :
Va-t-il, lui aussi, être infidèle ? Va-t-il s’inscrire sur ce site dédié aux relations extra-conjugales ?
Ces questionnements, légitimes ou imaginaires, ébranlent un sentiment essentiel : la sécurité affective.
Du côté des couples, la tentation est tout aussi présente. Le message publicitaire est clair, presque séduisant : la promesse d’un mieux-être immédiat, d’un nouveau souffle. L’argument est servi sur un plateau. Et dans un moment de fragilité, où la communication est rompue, où l’ennui s’installe, l’idée d’une rencontre extra-conjugale en toute discrétion peut sembler anodine, presque justifiable.
Mais l’impact dépasse la sphère privée. En banalisant les rencontres extra-conjugales, Gleeden brouille les repères collectifs, notamment ceux des plus jeunes, pour qui la fidélité et la confiance constituent encore des repères structurants. L’équilibre d’une famille ne se brise pas toujours par un acte, parfois il vacille simplement à cause d’un doute.
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Alors, une rencontre adultère ou un thérapeute de couple ?
Avant de franchir le pas vers une relation extra-conjugale, il existe une autre voie : celle du dialogue accompagné.
Rencontrer un conseiller conjugal ou un thérapeute de couple, c’est s’offrir un espace neutre, bienveillant et confidentiel. Le professionnel aide à exposer les difficultés, à mettre des mots sur les maux, à clarifier ce qui relève de l’émotionnel et du factuel, et à retrouver un terrain d’écoute mutuelle.
Tous les sujets peuvent y être abordés : infidélité, sexualité, aventure extra-conjugale, usage des sites de rencontre, tout sujet qui fragilise la relation. Aucun thème n’est jugé, tout peut être exploré dans un cadre sécurisant et respectueux.
Cet accompagnement ne cherche ni coupable ni victime : il permet simplement de comprendre ce qui se joue dans la relation et d’envisager des solutions concrètes, adaptées à chaque histoire.
Selon une étude menée par Coopleo :
95 % des personnes ayant consulté un professionnel affirment en avoir tiré des bénéfices durables.
Prendre ce temps d’échange, c’est déjà un premier pas pour renouer avec soi-même et avec l’autre. Car parfois, ce que l’on croit perdu n’a besoin que d’être entendu.





